L'AC Cobra est une voiture de sport anglo-américaine des années 1960-1970, châssis et caisse de AC anglais, moteur V8 et boîte de vitesses manuelle à quatre rapports Ford USA.
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AC Cobra | |
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Marque | ![]() |
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Années de production | 1962-1966 |
Production | Aux environs de 1 000 exemplaire(s) |
Classe | Voiture de sport |
Moteur et transmission | |
Énergie | Essence |
Moteur(s) | V8 à 90° OHV 16V |
Position du moteur | Avant longitudinale |
Cylindrée | 6 997 cm3 |
Puissance maximale | 415,7 ch (307,7 kW) |
Couple maximal | 651 N m |
Transmission | Propulsion |
Boîte de vitesses | 4 vitesses manuelles |
Poids et performances | |
Poids à vide | 1 147 kg |
Vitesse maximale | 266 km/h |
Accélération | 0 à 100 km/h en 4,2 s |
Châssis - Carrosserie | |
Carrosserie(s) | Coupé - cabriolet |
Direction | Racks et pignons |
Freins | AV et AR : disques |
Dimensions | |
Longueur | 3 962 mm |
Largeur | 1 727 mm |
Hauteur | 1 245 mm |
Empattement | 2 286 mm |
Voies AV/AR | 1 422 mm / 1 422 mm |
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La variante 427 S/C (semi-competition) de 1965, dotée d’un réservoir d’une rare capacité de 159 litres, est aujourd’hui une des automobiles classiques les plus recherchées au monde, dans sa configuration d’origine stricte, dont la cote peut atteindre plusieurs millions d’euro, voire des dizaines parfois. Elle est probablement la supercar la plus sauvage et la plus brutale qu’ait jamais connue la production mondiale ; pire, c’est en version "compétition-client", de près de 485 chevaux officiels, qu’elle fut initialement et légalement proposée à la vente. Ses performances n’avaient, encore aujourd’hui, plus d’un demi-siècle après sa construction, rien à envier aux supercars actuelles du marché mondial. L’authentique 427 S/C de série de 1965 est, en réalité, une de ces versions "compétition-client" qui n’ont pu être vendues à l’époque, faute, paradoxalement, d’acquéreurs, et qui ont dû être remises en conformité pour un usage routier, et dotées, entre autres, d’un pare-brise. Sur la trentaine d’exemplaires qui reprirent donc la route, légale cette fois-ci, la puissance qui, officiellement, devait être revue à la baisse en optimisant le taux de compression, ne l’était officieusement pas toujours. De nos jours, cette voiture est devenue quasi introuvable, et très peu d’exemplaires subsistent encore, voire peut-être aucun roulant encore dans sa configuration strictement d’origine. Jay Leno, grand collectionneur américain de voitures de prestige, possède un très bel exemplaire de ces versions, très proche de son état de sortie d’usine en 1965.
La boîte à 4 rapports manuels est devenue standard l’année suivante, sur les 260 exemplaires de "427" plus civilisées (chassis CSX 3101 à CSX 3360), et dont le moteur était le 428 ci (7013 cm³).
Peu après la disparition du constructeur AC en 2008, Iconic Motors tenta de recréer la digne successeur de la Cobra originelle, en collaboration avec AC, dont la marque venait justement à peine de disparaître, avec une toute nouvelle réinterprètation de la 427, dénommée Iconic AC Roadster, forte d’un fulgurant moteur atmosphérique V8 7.0 litre de 825 chevaux (894 Nm), mais le projet en resta là, au stade de 2 prototypes roulant.
Ayant arrêté la compétition automobile en 1960, à 37 ans, pour cause de santé, le pilote texan Carroll Shelby veut développer une voiture américaine capable de battre les Ferrari en catégorie GT.
Sa quête d'un châssis l'amène chez AC, firme anglaise qui construit en petite quantité des voitures de sport, l'AC Bristol, qui combine une carrosserie ressemblant à la Ferrari 166, et surtout à la Talbot-Lago T26GS Le Mans.
AC figure très honorablement en compétition : en 1959, l'année-même de la victoire de Carroll Shelby et de Roy Salvadori sur Aston Martin au Mans, AC s'y classe septième au classement général et remporte la victoire en catégorie 2-litres. La puissance est fournie par un moteur six-cylindres en ligne de 2 litres Bristol, dérivé du BMW 328 d'avant-guerre.
Bristol étant sur le point d'arrêter la production de moteurs 2-litres, AC monte des six-cylindres Ford provenant de la Zephyr anglaise. Le succès commercial est mitigé, et les frères Hurlock, propriétaires d'AC, accueillent très favorablement la proposition de Shelby qui souhaite leur acheter des châssis pour y monter le nouveau V8 Ford de la Fairlane, dont il négocie au même moment la mise à sa disposition avec Ford. Après quelques modifications du châssis par AC, à qui Shelby a fait parvenir un groupe moteur/boîte, il présente la première AC Cobra, la 260 (4,2 litres). La Cobra montre très vite son potentiel sur les circuits américains, notamment face aux Chevrolet Corvette, beaucoup plus lourdes[1]. Son succès est immédiat, le mythe Cobra est né[2].
Après quelques moteurs de 260 c.i. (environ 4,2 litres), elle passe très vite, dès 1963, à une motorisation de 289 c.i. (4,7 litres) qui lui donne une puissance allant de 271 ch, pour la version homologuée pour la route, à 360 ch pour la version FIA de course.
À partir de 1965, Shelby lance la Cobra 427 avec un châssis dont le diamètre des deux tubes maîtres passe de 3 à 4 pouces, des voies élargies, des ailes gonflées pour accueillir des pneus plus larges, et surtout de nouvelles suspensions, à bras superposés et combinés ressorts/amortisseurs, en remplacement des ressorts à lames transversaux des 289. Elle est équipée d'un moteur V8 de 427 pouces cubes, soit 7 litres, développant 410 ch et un couple important pour un poids assez faible. La version la plus puissante de la voiture atteindra les 485 ch.
La version « Super Snake » de 1966 (seulement deux exemplaires) reprendra son moteur de 427 c.i., mais gonflé à 800 chevaux à l'aide de deux compresseurs Paxton[3].
La production totale fut d'environ mille voitures, réparties comme suit :
Les modèles 1965 et 1966 sont équipés du moteur Ford 427 c.i., deux carburateurs Holley quadruple corps et d'une boîte de vitesses à trois rapports alors que les modèles 1967 sont équipés du moteur Ford 428 c.i. plus cubique avec un carburateur quadruple corps Holley et une boîte de vitesses à quatre rapports. Les roues passent de 8,15 × 15" à 8,50 × 15".
Environ six coupés Daytona (championnes du monde en GT en 1965), seront produites ainsi qu'une dizaine de « divers » et « spéciales ».
C'est aujourd'hui la voiture de sport la plus « répliquée », parfois avec une exactitude totale, et par Shelby lui-même, sous forme de « continuations », après l'épisode de l'AC « Mark IV » produite à la fin des années 1980 jusqu'au milieu des années 1990 par Brian Angliss, qui avait acquis les droits et l'outillage d'AC. On trouve aussi de nombreuses répliques livrées en kit.
Nota : C'est en catégorie GT que la Cobra a gagné sa réputation, notamment en Europe, aux circuits en général plus favorables à ce type de voitures : 22 Mars 1964, trois premières places en GT aux Douze heures de Sebring, et 6 classées dans les sept premières ! (1: Holbert-MacDonald; 2: Spencer-Bondurant; 3: Schlesser-Hill; 5: Keck-Scott; 6: Gurney-Johnson; 7: Hitchcock-Tchkotoua . Gurney-Grant arrivent 2° à la Targa Florio, mais Gurney-Bondurant 1° aux 24 Heures du Mans le 21 Juin, le 9 Août Bondurant 1° à Freibourg, et encore le 29 : Gurney, Sears et Olthof aux trois premières places au Tourist Trophy. Déception au Tour de France Auto (trois abandons) mais le 20 Septembre, le retour aux US est lumineux à Bridgehampton : les quatre premières palaces (Miles; Bucknum; Johnson: Parsons). Le Championat du Monde des Constructeurs échappera en 1964 à Shelby (sur des manœuvres douteuses de Ferrari cf: Carroll Shelby P.237, "Des Cobra aux Ford du Mans" 1965) mais sera acquis en 1965.
Enfin, les prix des voitures neuves à l'époque : une Cobra 289 valait un peu plus cher en 1964 qu'une Type E (5 995 $ vs 5 670; 7 500 pour la 427) ; une 404 Peugeot 10 850 francs, (l'équivalent de 2 200$, ou 15 600 € de 2021, exactement le prix neuf d'une Ford Mustang !, une DS 50% de plus, mais une Ferrari 275 GTB 14 500$ et une 250 GTO 18 500, soit trois fois le prix d'une 289...
Année | Modèle | Équipe | Numéro | Pilotes | Résultat |
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1963 | Cobra | Ed Hugus | 4 | Ed Hugus
Peter Jopp |
Abandon |
1963 | Daytona | AC Cars | 3 | Peter Bolton
Ninian Sanderson |
7e |
1964 | Cobra | Société Chardonnet | 64 | Régis Fraissinet
Jean de Mortemart |
18e |
1964 | Daytona | Shelby American Inc | 5 | Bob Bondurant
Dan Gurney |
4e |
1964 | Daytona | Briggs S. Cunnigham | 6 | Chris Amon
Jochen Neerspach |
Abandon |
1965 | Daytona | Shelby American Inc | 9 | Dan Gurney
Jerry Grant |
Abandon |
1965 | Daytona | Shelby American Inc | 10 | Bob Johnson
Tom Payne |
Abandon |
1965 | Daytona | AC Cars Ltd | 11 | Jack Sears
Richard Thompson |
8e |
1965 | Daytona | Ford France SA | 12 | Jo Schlesser
Allen Grant |
Abandon |
1965 | Daytona | Scuderia Filipinetti | 59 | Peter Harper
Peter Sutcliffe |
Abandon |
Le modèle est jouable dans de nombreux jeux vidéo, à savoir :
Elle est également visible dans Age of Empires II en entrant le code de triche « how do you turn this on » (« comment allume-t-on ça »). La voiture est très résistante et tire des balles en mitraille.
Elle est visible dans les clips vidéo suivants :
Elle est utilisées par des personnages des films ou séries suivants :
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