Les Renault 4 et Renault 4L (« L » pour « Luxe », par rapport à la version basique dénommée simplement Renault 4 ), prononcé « quatrelle » pour la dernière, sont des petites voitures populaire de grande diffusion de conception simple et pratique. C'est aussi la première application de la traction sur une voiture de tourisme de la marque Renault après que cette technique a été adoptée sur l'Estafette en 1959.
Pour les articles homonymes, voir R4.
Renault 4 | ||||||||
![]() Renault 4 L de 1966 ![]() | ||||||||
Marque | ![]() |
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Années de production | 1961 - 1992 (France) et 1994 (Espagne)[alpha 1] | |||||||
Production | 8 135 424 exemplaire(s) | |||||||
Classe | Citadine | |||||||
Usine(s) d’assemblage | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
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Moteur et transmission | ||||||||
Énergie | Essence | |||||||
Moteur(s) | Moteur Billancourt: 603 cm3 747 cm3 782 cm3 845 cm3 Moteur Cléon-Fonte: 852 cm3 (Espagne) 956 cm3 1 108 cm3 |
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Position du moteur | Longitudinale avant | |||||||
Cylindrée | Billancourt 603 cm30,747 cm30,782 cm3 et 845 cm3
Cléon-fonte 852 cm3 956 cm3 et 1 108 cm3 |
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Puissance maximale | Entre 27 et 34 ch | |||||||
Couple maximal | 73 N m | |||||||
Transmission | Traction par 2 arbres à joints homocinétiques | |||||||
Boîte de vitesses | 3 et 4 rapports | |||||||
Poids et performances | ||||||||
Poids à vide | R3, R4 : 540 kg R4L : 570 kg R4 TL, R4 GTL : 720 kg |
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Vitesse maximale | 120 km/h | |||||||
Consommation mixte | 8,2 L/100 km | |||||||
Châssis - Carrosserie | ||||||||
Carrosserie(s) | Berline 5 portes Fourgonnette et pick-up |
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Châssis | plate-forme châssis et coque séparée | |||||||
Coefficient de traînée | 0,45 | |||||||
Suspensions | indépendante par barres de torsion AV /AR | |||||||
Direction | à crémaillère | |||||||
Freins | à tambours ou disques | |||||||
Dimensions | ||||||||
Longueur | R3, R4 : 3 609 mm R4L : 3 656 mm |
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Largeur | 1 485 mm | |||||||
Hauteur | Berline : 1 532 mm Fourgonnette : 1 710 mm |
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Empattement | droit : 2 438 (2 558 pour fourgonnette F6) gauche : 2 400 (2 520 pour fourgonnette F6) mm |
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Chronologie des modèles | ||||||||
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La Renault 4 fut désignée ainsi parce qu'elle était équipée d'un moteur de 4 chevaux fiscaux ; la Renault 3 qui partageait la même carrosserie, avait un moteur de 3 chevaux fiscaux[1].
Elle est construite d' à décembre 1992 dans 28 pays[2], initialement avec la Dauphine sur l'île Seguin à Boulogne-Billancourt ainsi qu'à l'usine Renault de Flins, en Espagne (par Fasa-Renault), en Argentine par IKA-Renault, en Italie par Alfa Romeo (sous licence), au Maroc, à Madagascar, en Afrique du Sud, puis en Slovénie pour les dernières années de sa production[3].
La R4 connut un grand succès auprès des PME, des artisans, de la gendarmerie (c'est l'une des voitures françaises de l'époque qui pouvait être conduite avec un képi sur la tête), mais également auprès des PTT, de France Télécom ou EdF dans sa version fourgonnette ; ces contrats lui donnèrent une très grande visibilité (présence sur les routes).
En France, la R4 fut en tête des ventes de 1962 à 1965 (succédant à la Renault Dauphine), puis en 1967[alpha 2] et 1968[alpha 3]. Elle est la deuxième voiture française la plus vendue avec 8 135 424 exemplaires derrière la Peugeot 206[4]
Le châssis de la voiture est en tôle d'acier embouti et soudé électriquement, d'épaisseur variable entre 0,8 et 1 mm. Les différents éléments qui le composent sont soudés par points, le jointoyage étant réalisé par l'application de cordons de mastic type polyuréthane. Le châssis est constitué d'une traverse avant sur laquelle est fixé le berceau recevant l'ensemble moteur/boîte de vitesses et le train avant ; le plancher est surmonté par deux longerons latéraux et trois traverses ; deux brancards situés à l'arrière supportent le train arrière et le plancher de coffre.
La direction très légère est à crémaillère et nécessite 3,75 tours de volant d'une butée à l'autre.
Le dessin général du châssis restera le même tout au long de la carrière de la R4, il recevra toutefois quelques modifications mineures au gré des évolutions techniques ou des nouvelles normes de sécurité imposées par la législation :
Le moteur est du type longitudinal avant. Les quatre premiers moteurs à équiper la R4 avaient une cylindrée de respectivement 603, 747, 782 et 845 cm3, ils étaient à trois paliers (« moteurs Billancourt »). Les derniers modèles reçurent des « moteurs Cléon-Fonte » de 956 et 1 108 cm3 à cinq paliers.
Ces moteurs tournent dans le sens horaire (côté distribution), tandis que le sens de rotation des moteurs de type Billancourt est anti-horaire. Pour obtenir le même sens de rotation aux roues, le différentiel de la boîte de vitesses est retourné.
Le refroidissement à eau du moteur est assuré par un circuit scellé avec vase d'expansion ; le radiateur (placé au-dessus de la crémaillère sur les premiers modèles - type Billancourt - à cause des renforts internes du capot) fut ensuite placé juste derrière la calandre sur la traverse avant avec l'arrivée des moteurs à cinq paliers. La boîte de vitesses est située devant le moteur à l'extrême avant du véhicule. Initialement elle comportait seulement 3 rapports, les premiers modèles présentant une traverse avant parfaitement droite ; sur les modèles 1968 restylés, un quatrième rapport de boîte fut ajouté, imposant un nouveau dessin de la traverse avant du châssis pour permettre le passage de cette nouvelle boîte. Le levier de vitesses est situé au tableau de bord, la commande est du type « coulissante ». D'autre part, le nez de boîte des premières R4 était rond, tandis que les boîtes 4 rapports sont qualifiées de « boîtes carrées », du fait de la forme du carter de nez de boîte. L'architecture de transmission est spécifique : la boîte de vitesses est disposée devant le moteur, le levier de vitesses, au tableau de bord, est une longue barre arrivant au-dessus de la boîte.
Moteurs utilisés sur la Renault 4 au fil des années[6] :
« moteurs Billancourt »:
« moteurs Cléon-Fonte »:
Pour la maintenance, l'accès aux pièces mécaniques est bien plus simple qu'avec les « berlinettes » Renault à moteur arrière (4 CV, Ondine, Dauphine, Alpine, Renault 8 et 10, Floride et Caravelle), nécessitant l'extraction totale du groupe motopropulseur arrière, lors de gros travaux mécaniques.
La suspension avant du véhicule est constituée de barres de torsion longitudinales sur lesquelles sont fixés les bras inférieurs avant (les extrémités des barres sont équipées de cannelures pour le réglage éventuel). Sur les bras inférieurs on trouve à l'avant un tirant de chasse, permettant sur certains modèles le réglage de cette valeur ; une barre antiroulis (ou barre stabilisatrice) est également fixée aux bras inférieurs de suspension. Des triangles supérieurs, fixés au berceau, ainsi que des amortisseurs télescopiques complètent le système.
La suspension arrière possède des amortisseurs télescopiques comme à l'avant et des barres de torsion transversales placées l'une devant l'autre. Sur celles-ci sont fixés les bras arrière supportant les roues, ceux-ci peuvent être fabriqués en fonte d'acier, avec un support prévu pour une barre antiroulis; ou mécano-soudés (photo ci-dessous), à noter que ces derniers sont très sensibles à la corrosion s'ils ne sont pas entretenus correctement. Les barres de torsion l'une derrière l'autre sont un exemple unique dans la production automobile, ayant pour conséquence un empattement différent entre le côté gauche et le côté droit (240 et 244 cm[8],[9],[10]) : cette caractéristique n'entachant pas la tenue de route, elle fut reprise sur la Renault 5 [11] puis sur les Renault 6[12] et Renault 16[13].
Sur certains modèles de fourgonnette une barre stabilisatrice peut également être présente à l'arrière.
Le freinage de la voiture est à commande hydraulique. Il est constitué d'un maître-cylindre sans assistance, agissant sur les roues par l'intermédiaire de conduites hydrauliques de 4,75 mm de diamètre. Les freins avant et arrière sont à tambours, hormis certaines versions qui recevront des freins avant à disques : modèles GTL à partir de 1983, Savane à partir de 1986 et F4 à partir de 1984. Un répartiteur de freinage mécanique est fixé sur le brancard gauche du véhicule, relié au bras de suspension arrière par l'intermédiaire d'une tige réglable. Il a pour but d'ajuster la force de freinage sur l'essieu arrière en fonction de la charge du véhicule.
Durant sa longue carrière, la R4 ne change pas fondamentalement, cependant, plusieurs améliorations sont apportées au fil des ans. En septembre 1963[14] (modèles 1964), les pare-chocs à lames sont généralisés, remplaçant avantageusement le fragile modèle tubulaire[15] et l'aération des passagers arrière est revue grâce à des vitres coulissantes sur les portes arrière entraînant en contrepartie la suppression du pivotement des glaces de custode.
Les modèles 1967 reçoivent une nouvelle planche de bord avec un vide-poches intégré côté passager ainsi qu'une boîte de vitesses à quatre rapports[16]. Pour 1968 (1969 pour la fourgonnette[17]), une nouvelle calandre chromée élargie permet à la R4 d'aborder les années 1970 avec une nouvelle physionomie[18].
En septembre 1974 (année-modèle 1975), une calandre en plastique noir remplace la calandre en aluminium montée jusqu'alors[19]. Pour l'année-modèle 1977, la Renault 4 perd également ses petits clignotants ronds à l'avant, ainsi que les feux de position placés sur les ailes avant, au profit de clignotants rectangulaires intégrant les feux de position et adopte une grille d'aération en plastique noir sous le pare-brise[20].
La voiture n'entre dans les années 1980 qu'à partir du millésime 1983 quand la nouvelle planche de bord accueille un combiné plus grand et bien plus lisible[21] (issu de la Renault 5). À l'extérieur, la calandre en plastique gris est généralisée à toute la gamme (auparavant, elle était réservée au seul modèle GTL apparu en 1978). À cette occasion, la R4 perd également son plancher totalement plat.
La R3 est une déclinaison économique avec le petit « moteur Billancourt » de 603 cm3 « sous-alésé » dérivé de celui de la 4CV. Version d'entrée de gamme, la Renault 3 est la jumelle de la Renault 4, et ne propose strictement aucune différence d'un point de vue finition et carrosserie, comme l'indique la rubrique "CARROSSERIE ET HABITABILITE" du magazine L'Auto-Journal lors de l'essai officiel de la Renault 3 du 8 Février 1962 en ces termes : "Absolument aucun changement ne peut être constaté en ce domaine par rapport à la R-4 standard de notre précédent essai". Comme sa sœur jumelle R4, elle est dépouillée à l'extrême : aucun chrome sur la carrosserie, pare-chocs en tubes peints, pas de grille de calandre chromée, pas d'enjoliveurs de roues. L'intérieur est également très sommaire : volant trois branches en bakélite noire, pas de garnitures de portes, banquettes de type « hamac ». Elle n'est produite qu'en 1961 et 1962, le nombre total d'exemplaires construits varie selon les estimations entre 2 526 et 2 571, ce qui en fait un modèle extrêmement recherché aujourd'hui par les collectionneurs.
Les seules différences se situent au niveau du moteur : un Billancourt de 603 cm3 et 3 CV fiscaux (type 690-01), reconnaissable à un petit autocollant représentant trois diablotins noirs sur fond rouge, entouré par un liseré jaune, une boîte de vitesses à trois rapports spécifique dérivée de la Renault 4 (trois rapports elle aussi) et portant le type 313-01. Les deux autres différences concernent le monogramme de hayon : "3" pour la Renault 3 et "4" pour la Renault 4 et enfin la plaque ovale informant du type spécifique de la Renault 3 : R1121. Ce sont les seules différences entre les deux modèles de base, le reste étant strictement identique.
À côté des R3 et R4 de base — identique à la R3 dans sa présentation — c'est la déclinaison « Luxe » dite R4 L qui connut le plus de succès, elle se caractérise par sa troisième vitre latérale (le "L" pouvant également signifier "Limousine"[22]) et différents accessoires et joncs chromés, qui la rendent plus luxueuse. Cette version, qui s'appela ensuite R4 L Export[23], fut la plus vendue. À tel point que l'appellation générique de la Renault 4 deviendra progressivement 4L. Par rapport à la version de base, qui possède des banquettes de type « hamac » (suspendus) de même type que la Citroën 2 CV, la R4 L Export possède des sièges plus élaborés et plus confortables (séparés à l'avant) et une banquette arrière rabattable.
Pour les années-modèles 1962 et 1963, sur la R4 Super les pare-chocs tubulaires chromés sont doubles et superposés tandis que le hayon est spécifique et à double ouverture inversée, le battant inférieur s'ouvrant à la mode des breaks américains et des breaks Simca 1300-1500. La grande lunette arrière coulisse donc vers le bas et disparaît à l'intérieur du hayon. La moitié inférieure du hayon bascule alors vers l'arrière et vers le bas. Elle est articulée juste au-dessus du pare-choc double qui bascule lui-même vers le bas. Les vitres de custodes sont ouvrantes. Pour la seule année-modèle 1962, comme sur la R4 L, les enjoliveurs de roues portent une étoile à trois branches, les cabochons des feux arrière et des clignotants avant sont entourés de plastique d'aspect "chromé" et les plaques d'immatriculation arrière - sauf en bas - et avant - sauf en haut - sont entourées d'enjoliveurs chromés. En (pour 1963) le moteur 747 cm3, 32 ch SAE réels, 4 CV est remplacé par un 845 cm3, développant la même puissance mais plus de couple, de 5 CV. En 1964 après la disparition des pare-chocs et hayon spécifiques, la R4 Super fait place dans la gamme à la R4 Export Super de 5 CV.
En 1963, Renault souhaite attirer la clientèle féminine vers la R4. Pour ce faire, l'opération est menée avec le magazine Elle et un groupe de chanteuses alors naissant, « Les Parisiennes ». Le journal prend d'ailleurs pour l'occasion le nom d'« Elle prend le volant ». Plus de 4 000 lectrices essaient ce modèle R4 Parisienne. Il se distingue par un habillage aussi exclusif qu'original : un dessin de cannage de couleur paille, sur le noir de la carrosserie, ou encore des motifs écossais, habillent portières, ailes arrière et hayon[24]. À cela s'ajoutent des éléments chromés, pour une distinction encore plus prononcée.
Hormis le modèle de base, la R4 traverse la fin des années 1960 et les années 1970 sous la forme de R4 « Export », qui devint la 4 TL pour 1976. Ces modèles se distinguent du modèle de base par leur finition plus poussée, procurée par l'ajout d'accessoires chromés ou encore de butoirs de pare-chocs. En 1986, la R4 TL est rebaptisée « TL Savane » et bénéficie de quelques équipements pour la distinguer : bandes décoratives adhésives, roues de style, sellerie nouvelle. En 1989, Renault équipe ce modèle du « pack sécurité » (appuie-têtes avant, feux de recul, deuxième rétroviseur extérieur et un feu antibrouillard sous le pare-chocs arrière).
Début 1978, la 4 GTL reprend la formule qui a fait le succès de la Renault 5 GTL : un gros « moteur Cléon-Fonte » de 1 108 cm3 retravaillé pour consommer moins (5,4 litres aux 100) et des protections latérales en plastique gris avec pare-chocs et crosses avant assortis. La version GTL supplantera rapidement la TL. En 1983 une nouvelle planche de bord plus moderne apparaît sur toute la gamme, avec un compteur plus complet hérité de la R5 décliné les premières années en marron, gris et noir. La TL est équipée elle aussi de la calandre grise. Le pare-brise en verre trempé est remplacé par un pare-brise feuilleté à partir de 1984. En 1984 apparaît également pour les GTL, la série "Clan" caractérisé par une sellerie à motifs écossais...devant le succès de la série, Renault généralise la finition "Clan" à toutes les GTL à partir de 1986. Cette même année, la TL devient la Savane, également équipé d'un « moteur Cléon-Fonte » de 956 cm3, elle est différenciée par un intérieur spécifique et de tapis de sol différents. En 1989, les Clan et Savane reçoivent un rétroviseur extérieur droit et deux feux de recul intégrés dans le hayon arrière, qui n'étaient seulement que des options auparavant. Trop âgée pour pouvoir respecter les normes antipollution qui doivent arriver en 1993 (pot catalytique obligatoire), la production de la R4 est arrêtée fin 1992 avec une série « Bye-Bye » de R4 GTL Clan, des modèles qui ne présentent pas de spécificité particulière mis à part une petite plaque rivetée numérotée de 1 à 1 000[23] sur le tableau de bord.
Un exemplaire unique de prototype à deux portes fut conçu par l'ingénieur Jean Bertin (l'inventeur de l'aérotrain) et le projet abandonné[réf. nécessaire].
Au cours de la carrière de la R4, Renault propose différents modèles à diffusion limitée, afin de relancer les ventes, ou encore rajeunir l'image de la voiture. Plusieurs séries spéciales sont ainsi créées : la « Safari » (1976), la « Jogging » (1981), la « Sixties » (1985) avec sa sellerie flashy et ses deux toits ouvrants, la « Carte Jeune » (1991), etc. Durant les années 1960, d'autres modèles spéciaux nettement plus rares ont été produits, tels que la décapotable « Plein Air » modifiée par Sinpar, la « Parisienne » ou encore des adaptations 4×4 également équipées par Sinpar[réf. nécessaire].
Dès l'apparition de la Renault 4 en 1961 et de sa malheureuse sœur la Renault 3 qui ne rencontra aucun succès, Sinpar, société spécialisée dans la modification de véhicules utilitaires en version quatre roues motrices, s’attaque à la R4 pour en proposer une version 4 × 4, berline ou fourgonnette, destinée aux administrations ou aux sociétés spécialisées, la R4 Sinpar Torpédo. C'est aussi l'époque des "Buggy" et de la Mini Moke, dont les ventes explosaient. Renault se rendit vite compte qu’un marché du véhicule de loisir existait bien aussi en France. Renault confia à Sinpar la conception puis la production d'un modèle « loisir » dérivé de la R4, baptisé Plein Air. La voiture sera présentée officiellement le , un jour avant la Citroën Méhari. Les événements de Mai 68 éclipseront un peu la sortie des deux voitures dans les medias souvent en grève. La mécanique est celle de la R4 de base avec son moteur quatre cylindres de 845 cm3 développant 27 ch. La voiture est plutôt plaisante mais n’obtiendra jamais le succès escompté. Face aux ventes ridicules, Renault décide d’arrêter sa production en mars 1970 après seulement trois millésimes et 563 exemplaires produits ! Une centaine ont été offertes à titre publicitaire, dont 20 pour l'Exposition Universelle de Montréal en 1968 !
Renault F4 & F6 | ||||||||
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Marque | ![]() |
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Années de production | 1961 - 1988 | |||||||
Classe | Utilitaire léger | |||||||
Moteur et transmission | ||||||||
Moteur(s) | Cléon-Fonte | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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La R4 Fourgonnette, qui concurrence les fourgonnettes Citroën 2 CV, remplace la Dauphinoise (ex-Juvaquatre fourgonnette). Comme cette dernière, elle existe en version vitrée avec une banquette à l'arrière, ou en strict utilitaire tôlé.
À partir de la fourgonnette 300 kg du début caractérisée par une option trappe de toit (appelée girafon) à l'arrière, Renault déclina la fourgonnette 400 kg surélevée pour 1972[23] à « moteur Cléon-Fonte » (vilebrequin à cinq paliers) de 852 cm3, produite en Espagne par Fasa-Renault, il s'agit du premier « moteur Cléon-Fonte » monté sur la Renault 4 (en France, le « Cléon-Fonte » apparaît sur la R4 pour la première fois avec le 1 108 cm3, en 1975, sur la fourgonnette R4 F6). Elle fut remplacée pour 1976[25] par la fourgonnette longue 400 kg à empattements rallongés de 12 cm, caisse plus carrée de 2,35 m3 et pare-brise agrandi dans sa partie supérieure. Dans tous les cas, le châssis est renforcé en particulier au niveau des barres de suspensions et du train arrière qui recevait une barre antiroulis. Pour 1978[26], les R4 Fourgonnette normale et longue s'appellent respectivement R4 F4 (4 CV) et R4 F6 (6 CV). Sur la base de la F6, Renault propose en 1979 un pick-up fabriqué par Teilhol (également constructeur de la Renault Rodéo sur châssis R4).
Le Renault Express remplace la R4 F6 en 1985, la F4 continue d'être produite jusqu'en 1988.
En 1979 et 1980, la R4 des frères Marreau[27], Claude et Bernard de leurs prénoms, participa au Paris-Dakar en se classant respectivement 3e (no 120) et 5e (no 131).
Cette puissante R4 disposait d'un « moteur Cléon-Fonte » de R5 Alpine Groupe 2, d'une transmission intégrale 4 × 4 Sinpar, mais aussi de triangles inférieurs de R5 Alpine Coupe (arrimés sur un troisième point), de combinés-filetés ressorts-amortisseurs à l'avant, ainsi que d'une paire d'amortisseurs supplémentaires sur le train arrière. Contrairement aux R4 d'origine disposant d'une paire d'amortisseurs quasi-horizontaux, celle-ci dispose en plus d'une paire d'amortisseurs verticaux, fixés en lieu et place des butées de suspensions sur les bras arrière, et remontant dans les joues d'ailes dans des chapelles d'amortisseurs spécifiques, et soudées sur l'arceau de sécurité. D'autres astuces viennent rigidifier la structure de la R4 de base, tel le capot à ouverture spécifique, dont l'avant est boulonné. Les préparations de soudures du châssis donneront d'ailleurs la base pour la rédaction de notice de préparation des 4L Cross. On remarquera par ailleurs la ligne d'échappement et son silencieux, fixés sur le toit.
Elle a aussi participé au Paris-Dakar 1981 entre les mains de Antoine Granja et Roger Caillaba, sous le no 171[28]. La deuxième R4 a elle refait le Paris Dakar 1982 aux mains de Louis Andrieu et Jean-Loïc Gassier.
Cette même R4 a participé, toujours aux mains des frères Marreau, à l'édition 2007 de la TransAfricaine Classic, sous le no 120[29],[30].
Formule de promotion créée avec Elf et Kleber[31]. Pendant une décennie à partir de 1974[23], des pilotes se réunissent le week-end pour courir sur un circuit en terre avec leurs vieilles « 4L ». Celles-ci sont débarrassées de leurs vitres, phares et pare-chocs tandis qu'un arceau de sécurité est installé car sur la piste les « touchettes » sont nombreuses.
Le 4L Trophy, créé en 1997, est un raid humanitaire ouvert aux jeunes de 18 à 28 ans (plus besoin d'être étudiant depuis 2019), et avant tout une course d'orientation à travers le Maroc, avec un but humanitaire. Depuis 2006, chaque équipage doit emporter soit deux sacs à dos avec des fournitures scolaires et deux sacs de sport avec des affaires sportives, soit un sac à dos et un de sport avec un chèque de minimum 20 € au nom de l'association « Les Enfants du désert » (avant 2006, chaque équipage devait emporter 50 kg de matériel scolaire ou un chèque au nom de l'association). L'ensemble de la collecte est distribué sur place aux enfants marocains. De plus, depuis 2011, chaque équipage doit emporter 10 kg de denrées alimentaires jusqu'au village départ afin de les donner à la Croix-Rouge française[32]. Ce raid est à ce jour, le plus grand d'Europe du point de vue du nombre de participants : 1 450 équipages, soit 2 900 étudiants, ont pris le départ de la 20e édition en 2017[33].
La 4L Évolution a été construite à la suite de la destruction en course de la 4L Rallye. Elle a été présentée aux médias, amis et sponsors, le dans les salons de Renault Viano à Marseille.
Premiers rallyes
À Martigues, Fayence, Vaison-la-Romaine, sur le littoral varois, la voiture est très agile et performante. Dotée d’un châssis renforcé et d’un 2e châssis tubulaire, sa carrosserie est en acier et polyester, la suspension avant est triangulée, type R5 Turbo, associée aux combinés ressorts Record et comporte deux barres stabilisatrices, la suspension arrière est confiée à deux bras tirés, les combinés ressorts Record et barre stabilisatrice. Elle devient rapidement la coqueluche du public et des médias.
Une redoutable auto de course
La puissance évolue rapidement de 160 à 200 ch. Les freins aussi évoluent, l’assistance est supprimée, le répartiteur de frein est conservé et les disques sont perforés et ventilés à l’avant, pleins à l’arrière, la direction à crémaillère devient plus directe, 2,5 tours, toujours sans assistance. Les pneumatiques Michelin 20 × 53 × 13 sont montés sur des jantes alu 7 × 13. Le réservoir d’essence est de 20 l, le poids total à vide de la voiture est de 801 kg (poids homologation Groupe F : 800 kg).
Premier temps scratch
Pierre Innocenti et Marie-Claude Sirico engagent en 1991 la 4L Évolution au rallye des Hauts Cantons. Pour son 5e rallye, la voiture bleue remporte, ex æquo, à l’issue de la première spéciale, son premier temps scratch. Elle sera dès la saison 1992 finaliste du Critérium national des rallyes régionaux à Arras.
Dotée d’une nouvelle mécanique et de voies élargies, la 4L Évolution est certainement la 4L la plus puissante ayant évolué en rallye sur route. Le « moteur Cléon-Fonte » R5 Turbo Tour de Corse, remanié, est placé en position longitudinale. Sa cylindrée est de 1 397 cm3, ses pistons et bielles sont forgés, son vilebrequin à 5 paliers en acier et la distribution est confiée à un arbre à cames Renault Sport. La culasse hémisphérique est équipée de soupapes d’admission titane et d’échappement creuses, refroidies au sodium. Gavé par un turbo Garrett T3 (GTS) au travers de l’échangeur air-air, le moteur R5 Turbo développe la bagatelle de 320 ch[34]. Sa puissance spécifique est de 229 ch/L pour un couple maxi d’environ 350 N m, soit 2,50 kg/ch. La transmission aux roues avant est assurée par une boite de vitesses à cinq rapports (rapports de vitesse à 1 000 tr/min : 1-6,81 / 2-11,63 / 3-17,60 / 4-25,92 / 5-30,21, rapport de pont : 3,875), l’embrayage compétition Valeo est spécifique.
Fin programmée du groupe F en rallye
La 4L Évolution termine sa carrière à la fin de la saison 1996, laissant un vide sur les épreuves chronométrées de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La voiture a été construite afin de disputer le Trophée Saloon Car 1998 en catégorie rallye. Elle a disputé les grandes épreuves du championnat de France des rallyes, telles que le Lyon-Charbonnières, Rouergue, Cévennes, Alsace Vosges. Son châssis renforcé est couplé à une carrosserie acier et polyester, les vitres sont en Makrolon, la suspension avant est à double triangulation et l’arrière, à bras tirés, associé à des combinés amortisseurs Record, les freins avant et arrière avec répartiteur, sont dépourvus d’assistance et confiés à des disques ventilés, les pneus Yokohama 185/60R13 sont montés sur des jantes de 6 × 13. La 4L SMC a concrétisé tous les espoirs de l’Écurie marseillaise SMC, remportant les championnats 1998, 1999, 2000 et 2001. La voiture, très performante et fiable, verra à mi-saison son groupe propulseur remplacé afin d'être aussi homologuée en F2000.
Groupe F2000
Durant la saison 2001, en marge du Trophée Saloon Car, la 4L SMC a disputé trois épreuves modernes et remporté trois victoires de catégorie en F2000. L’année 2002 a marqué le retour officiel de Pierre Innocenti et Marie-Claude Sirico en Coupe de France des rallyes, sur de grandes épreuves nationales, comme les Vins de Macon, la Montagne noire, La Rochelle, l’Ardèche, Ain-Jura, Dijon Côte d'Or, Côte du Tarn. C’est au Cléon fonte, 4-cylindres en ligne de 1 148 cm3 type R8 Gordini qu’est confiée cette tâche. Il est équipé d’un vilebrequin à 5 paliers en acier, coiffé d’une culasse en alliage léger hémisphérique, l’alimentation est confiée à deux carburateurs Weber double corps et la distribution à un arbre à cames latéral en acier. L’embrayage compétition est couplé à une boite 5 montagne.
Coupe de France des rallyes
Les cinq saisons les plus significatives de la Coupe de France des rallyes ont été :
Rallye après rallye, tout au long de sa carrière qui, à ce jour n’est pas terminée, la 4L SMC ne cesse d’évoluer, en marge des traditionnels changement de la réglementation, les épures de suspension sont modifiées et associées à de nouveaux amortisseurs Record, la pose d’éléments aérodynamiques, etc., mais c’est au niveau de la boite de vitesses et du moteur, souhaités toujours plus performants, que les évolutions sont les plus significatives.
Une version plutôt musclée, la Renault 4 Rallye-raid de 1978, traversa l'Afrique de bout en bout ; elle possède un moteur renforcé de plus d'1L de cylindrée. [réf. souhaitée]
Certaines R4 de compétition — qui n'avaient plus de la R4 que le nom — furent même équipées de moteurs turbo pour la course de côte notamment. En 1990, quelques Renault Rodéo passèrent dans les mains de préparateurs et ce, malgré leur réputation de manque de fiabilité et leur peu d'attrait pour être modifiées — châssis raccourcis, pneus de 15 pouces en 145 ou 165, etc. — afin d'en faire « de véritables petites grimpeuses de dunes ».
Dès les années 1960, des bricoleurs et des professionnels ont l'idée de réaliser des véhicules sportifs ou ludiques à partir de la plateforme de la R4. À l'instar de la Volkswagen Coccinelle appréciée par une multitude de fabricants de voitures en kit à travers le monde, le châssis séparé de la R4 avec sa mécanique permet de disposer d'une base simple et robuste à moindre coût.
Dès 1962, René Bonnet utilisa le châssis pour continuer la fabrication du cabriolet Le Mans.
Au début des années 1970, quelques carrossiers ayant commencé à présenter des dérivés en version découvrable, Renault décide de passer un contrat auprès de l'un d'eux, Teilhol, pour la production en petite série de la Rodéo, véritable voiture de plage, afin de concurrencer la Citroën Méhari.
Plusieurs constructeurs ou artisans utilisèrent la Renault 4 comme base mécanique, certains modèles conservant l'essentiel de la ligne d'origine, notamment Car Système, d'autres n'utilisant eux que le châssis pour y adapter des carrosseries plus exotiques.
Bien que la production ait cessé en France en 1992, la R4 est encore présente sur les routes et sur le marché de l'occasion. La simplicité et la fiabilité de sa mécanique permettent en effet de disposer d'un petit utilitaire, pouvant à l'occasion transporter quatre personnes, le tout pour un faible coût d'entretien.
Au même titre que la Coccinelle ou la 2 CV, elle devient au fil des années un véhicule culte, certains passionnés restaurent les modèles les plus anciens. Les modèles plus récents, bien que produits en quantité plus importante et d'utilisation plus courante, ne sont pas encore pleinement considérés comme véhicules de collection. Importée à l'époque dans de nombreux pays, elle reste toujours présente en Amérique du Sud et est également très utilisée à Madagascar, majoritairement en tant que taxi mais aussi en tant que voiture particulière[47].
Elle ne nécessite qu'un entretien réduit, se limitant la plupart du temps à la vidange des fluides, au renouvellement des filtres ou au remplacement des pièces d'usure (rotules, roulements, etc.). Le changement de ces pièces est relativement aisé avec un minimum d'outillage spécifique, la seule difficulté provenant des rotules de suspension, fixées par rivets acier à l'origine, et qui nécessitent un peu plus de travail. Le moteur, en particulier le Cléon-Fonte de 1 108 cm3, bien entretenu, peut atteindre des kilométrages supérieurs à 250 000.
En , une R4L blanche datant de 1984 et avec plus de 300 000 km au compteur fut offerte au Pape François, qui a annoncé en avoir possédé une précédemment.
Consolidée comme un symbole de l'amie fidèle des colombiens, une Renault 4 rouge apparaît en 2020 dans le clip vidéo de la chanson « Amor de Amantes » du chanteur colombien Jessi Uribe : Au rythme de la cumbia, cette chanson raconte l'histoire d'un homme qui découvre l'infidélité de sa partenaire et la douleur que cela lui cause, sans se séparer de sa « fidèle R4 »[48],[49],[50].
Les ancrages de train arrière (extrémité de chaque longeron) sont très sensibles à l'accumulation d'eau et de boue. Ces pièces étant des corps creux d'origine très mal protégés contre la corrosion, Renault crut diminuer le phénomène en injectant à partir de 1976 une mousse avec des boursouflures sur le brancard juste derrière le corps du train arrière.
Les passages de roues avant/supports de cric laissent la boue s'accumuler, l'eau s'infiltre également dans les caissons avant — peu ou pas protégés d'origine — ce qui provoque la corrosion de cette partie du véhicule. Le berceau avant, au niveau des fixations des silentblocs moteur, est formé de deux tôles superposées et l'humidité s'infiltre parfois entre elles, favorisant la corrosion à cet endroit précis.
Enfin, les matériaux d'insonorisation présents sous les tapis caoutchouc à l'intérieur du véhicule se comportent comme des éponges et permettent à l'eau d'y stagner sans possibilité d'évacuation ou d'évaporation, ce qui corrode les planchers de l'intérieur souvent de manière invisible.
Au niveau carrosserie/structure, la R4 n'a pas bénéficié d'un traitement anticorrosion digne de ce nom, en particulier pendant les dernières années de production où la production a été délocalisée en Yougoslavie. La voiture, bien conçue, est globalement très résistante mais affiche quelques points faibles qu'il convient de soigneusement vérifier en cas d'achat pour conserver l'intégrité du véhicule, ou pour le conserver en bon état. La boue et l'humidité stagnent dans le haut des ailes avant et dans les supports d'ailes arrière, ces endroits difficiles d'accès, rarement nettoyés correctement, favorisent la corrosion de l'intérieur vers l'extérieur.
La baie de pare-brise se corrode à cause du vieillissement du joint caoutchouc qui devient poreux au fil des ans.
Les tôles superposées aux coins inférieurs des portières arrière, à la fois exposées à l'eau provenant du plancher de coffre (la voiture est naturellement « penchée » vers l'avant, et le joint de hayon rarement en bon état), et à la boue présente sous le véhicule, sont très sensibles à la corrosion. L'eau et la saleté s'immiscent entre ces tôles et finissent par gravement endommager cette partie de la carrosserie.
Les supports de ceintures arrière sont situés dans les passages de roues arrière ; à la tôle de la caisse est adjointe une tôle plus épaisse, servant de renfort à la fixation de la ceinture. Les deux tôles ne sont pas jointoyées, peu protégées, et permettent à l'eau de s'y infiltrer et de finir par pourrir le tout par l'intérieur.
Entretenir un châssis de R4 et le garder en bon état n'est pas très difficile. Partant du principe que les différentes pièces qui le composent laissent passer l'eau, il suffit de l'empêcher d'entrer, ou au contraire de faciliter son évacuation.
Le plancher peut être percé de petits trous à ses points les plus bas, les insonorisants eux, sont à retirer pour empêcher l'accumulation d'humidité à l'intérieur. L'ensemble des corps creux doit être traité de façon préventive, voire curative, avec des produits adaptés : cire corps creux lorsqu'ils sont sains, ou Rustol quand la corrosion est déjà présente : longerons, traverses et brancards.
Le plus gros problème concernant le châssis est la présence de mousse polyuréthane à l'intérieur de l'extrémité des longerons, celle-ci peut être retirée du côté droit (côté de l'empattement le plus long) en perçant un trou de 20 mm de diamètre par le dessous et en grattant la mousse à l'aide d'un tournevis ; côté gauche l'opération est impossible sans retirer la caisse du châssis, puisque l'accès ne peut se faire que par le haut.
Les brancards arrière, au niveau de la fixation du train arrière, doivent être surveillés, et soigneusement lavés, afin d'empêcher l'eau de les faire pourrir par l'intérieur ; une solution alternative est d'appliquer un cordon de joint sur le pourtour de la tôle de renfort, en s'assurant auparavant que l'ensemble est sain.
Pour garder la carrosserie d'une R4 en bon état, il suffit de peu de choses ; ne jamais laisser l'humidité ou la boue s'accumuler aux endroits cités plus haut. Lors du lavage, bien insister sur le haut de l'intérieur des ailes avant et arrière, les coins de portes arrière, afin de chasser toute la boue résiduelle qui à terme provoque la corrosion. Une fois le lavage terminé, vérifier qu'il n'y a aucune infiltration d'eau à l'intérieur, les R4 étant rarement parfaitement étanches. Une vérification du plancher de coffre, sous le tapis caoutchouc, est également recommandable, de même que la nécessité d'avoir un joint de hayon en bon état.
En 2019, lors du 10e rassemblement du 4L International, Renault Classic et Melun Rétro Passion présentent la Renault 4 e-plein-air sur base de Renault Twizy.
La Renault 4 a été produite ou assemblée dans 27 pays différents. Sur dix voitures vendues, six l’ont été hors de France et cinq sont nées à l’étranger.
Présent en Belgique depuis 1922, Louis Renault fait construire à Haren, près de Bruxelles, un hangar de stockage qui va devenir, dès 1926, la première usine de montage hors de France. L’usine, devenue Renault Industrie Belgique en 1971, fabriquera plus du dixième de la production totale de la Régie dans les années 1970. La R4 arrive sur les chaînes belges en 1961 et y restera jusqu'en 1980. Les R4 « Qualité belge » ont le privilège d'être commercialisées sur certains marchés exigeants comme l’Allemagne. Pendant plus de quinze ans, la R4, berline et fourgonnette, sera la voiture la plus fabriquée à Haren, seule la R5 fera mieux en 1978.
La Régie Renault se lance dans l’aventure espagnole peu après Fiat avec la création de sa filiale SEAT. En décembre 1951 la F.A.S.A. - Fabricación de Automóviles Sociedad Anónima - est créée, entreprise privée dont la Régie ne détient alors que 15 %. Elle construit, à Valladolid, au nord-ouest de Madrid, une petite usine pour la production de la 4 CV qui débute en octobre 1953. Après la licence de la Dauphine, c’est celle de la R4 qui est concédée à la F.A.S.A. dont les premiers exemplaires sortent de Valladolid à la fin de l’année 1963. Surnommée « Cuatro latas » (quatre boîtes), la R4 représente le tiers de la production de l'usine en 1964. Le 1er juillet 1965, F.A.S.A. devient une filiale de la Régie et prend le nom de FASA-Renault ; la R4 espagnole est équipée de l'ancien moteur de 845 cm3 de la Dauphine et représente 50 % de la production de l'usine de Valladolid. En 1972, l'Espagne modifie sa législation : les industriels étrangers peuvent abaisser le taux d’intégration locale de 85 à 50 % à condition d’exporter 2/3 de leur production. La R4 espagnole va remplacer la version française au Portugal, Colombie, Venezuela et Mexique… Au total, 403.213 R4 berlines seront produites de 1963 à 1989 et 396.704 R4 fourgonnettes de 1964 jusqu'en août 1991.
Le contexte particulier du régime des Colonels (1967-1974) a fait que la R4 n'a pas été assemblée en Grèce comme le projet de 1971 l'avait envisagé. Pour contourner un régime fiscal restrictif, la société MAVA (en), importateur Renault, entre 1980 et 1985, produira 3.500 exemplaires d’un modèle propre, dérivé de la Rodéo, la Farma, véhicule multi-usages en polyester, existant en versions bâchée et fourgonnette[51].
Dans les années soixante, vendre des voitures françaises en Irlande tient de la gageure. Le marché est dominé à 60 % par les marques britanniques, et toutes sortes de taxes empêchent les autres véhicules d’y pénétrer. La majorité des modèles étrangers sont donc assemblés sur place. Depuis 1958, les Renault sont montées à Naas, près de Dublin, par la société Motors Manufacturers & Distributors Ltd, qui se charge aussi de les commercialiser. Renault a débuté avec une part infime du marché et est parvenu à conquérir 9,5 % en 1977. La R4 (berline et fourgonnette) en est la cheville ouvrière à partir de 1962. De 1966 à 1980, 2.000 à 5.000 exemplaires seront assemblés chaque année. L’entrée de l'Irlande dans le Marché Commun en 1973 entraîne un rapide déclin de la marque au losange qui, à partir de 1977, ne fait plus assembler que quelques R4 à Wexford. La production, devenue trop peu rentable, prend fin en 1984.
En octobre 1958, la Régie Renault signe un accord avec Alfa Romeo qui est, comme la marque française, une entreprise publique, pour assembler des Dauphine sous licence dans l'usine Alfa Romeo de Portello et les commercialiser dans son réseau. C’était le seul moyen de pénétrer le marché italien, quasiment entièrement acquis à Fiat (85 %) et dont les importations n'excèdent pas 6 % du total. Les R4 seront en fait assemblées dans l'usine Alfa Romeo de Pomigliano d'Arco, près de Naples, dans un atelier voisin de celui qui produit les véhicules utilitaires de la marque. La production de la R4, avec le moteur 845 cm3 en versions « 4 » à quatre glaces et « 4L » à six glaces, débute en décembre 1962. On reconnaît la version italienne à ses feux arrière empruntés à l’Alfa Romeo Giulietta et à ses répétiteurs de clignotants sur les ailes avant, obligatoires en Italie. Dans un premier temps, cette stratégie semble s’avérer payante. Les ventes de R4 doublent entre 1962 et 1963. Ce ne sera hélas qu’un feu de paille et la production cesse au début de l'année 1965.
Depuis la fin 1963, F.A.S.A. a mis en service une usine de montage au Portugal, dénommée « Industrias Lustitanias Renault » - I.L.R., située à Guarda, à 250 kilomètres au nord-est de Lisbonne. Depuis le 1er janvier 1964, le Portugal a interdit l’importation de voitures complètes, par contre, les modèles en CKD peuvent être importés librement pour y être assemblés localement. L’usine I.L.R., financée à 75 % par la F.A.S.A., va débuter l'assemblage des R4 berline et fourgonnette en début d'année 1964 qui va représenter, jusqu'en 1973, la moitié de la production de l'usine (6.000 véhicules par an). La « Catrella » jouera ensuite les seconds rôles derrière la R5, mais restera en production jusqu'à la fin des années 1980. Une partie de la production sera même réimportée en France.
En 1964, grâce à un assouplissement de la réglementation locale, l’importateur Renault parvient placer entre 2.000 et 5.000 voitures par an aux clients détenteurs de devises étrangères. La Régie envisage alors de faire assembler des R4 et R16TS dans l’usine Ikarus, un constructeur d'autobus et autocars. Ce sera à Ljubljana, capitale actuelle de la Slovénie, que la Régie va assembler, à partir de novembre 1969, dans l’usine « Titovi Javodi Litostroj ». En septembre 1972, Renault signe un nouvel accord avec IMV - Industrija Motornih Vozil, qui dispose à Novo Mesto d’une usine de montage moderne où l’on fabrique aussi les caravanes Adria exportées en Europe. La production, limitée aux R4 et R12 croît rapidement. Renault devient le second constructeur yougoslave, loin derrière Zastava qui assemble depuis 1953 plusieurs modèles Fiat. À partir de 1976, la production de la R12, peu appréciée, prend fin. Entre 1973 et 1992, l’usine a assemblé 575.960 R4. Après la fermeture de l'usine Renault de Billancourt en 1987, I.M.V. va livrer chaque année entre 9.000 et 20.000 R4 sur les marchés européen. En 1988, l'usine est vendue au Groupe Renault qui la renomme « Revoz d.d. ». La R4 a été surnommée « Katrca » (Catherine).
C’est en octobre 1958 que la Régie Renault crée, à Johannesburg, une filiale « Renault Africa Property Limited ». En réalité, le montage sous licence de certains modèles Renault a commencé deux ans plus tôt à East London, en coopération avec la firme britannique "C.D.A. - Cars Distributors & Assemblers". C.D.A. produit des véhicules de nombreuses autres marques. En 1964, sur les 9.366 véhicules assemblés par CDA, 3 069 sont des Renault. La fabrication des R4 berline et fourgonnette a commencé en 1963. En 1967, la production est transférée à Rosslyn, près de Prétoria, dans une usine appartenant à "Rosslyn Motor Assemblies", société contrôlée par Nissan. Les retards de fabrication s’accumulant, Renault décide de s’associer avec Peugeot pour former "National Assembly Ltd.". L'assemblage des voitures commence en juillet 1970 dans l'usine située à Natalspruit, près de Johannesburg. En 1969, la production Renault est à nouveau transférée chez Rosslyn Motor. En 1971, Renault cède ses activités au groupe Lawson, afin d'essayer de maintenir une présence à moindre coût. La fabrication des R4 berline et fourgonnette ne représente plus que 1 % d’un volume très modeste de 2.589 véhicules Renault en 1972. On peut estimer la production de la R4, entre 1963 et 1972, à 3 900 unités.
Dans les années 1950, la marque Renault couvrait environ 30 % du marché automobile algérien. En juin 1959, pour économiser les frais de transport, la Régie Renault décide d’y faire assembler ses modèles et crée la "C.A.R.A.L. - Construction des Automobiles Renault en Algérie". En novembre 1959, Pierre Dreyfus, PDG de la RNUR pose la première pierre de l’usine à « Maison Carrée », sur la commune d'El Harrach près d’Alger. La production de la Dauphine débute en janvier 1961. Après l’indépendance, l’importation de véhicules complets est contingentée. Renault doit impérativement se tourner vers l’assemblage des R4, R8 et autres utilitaires. En 1969/1970, Renault couvre alors 80 % du marché des voitures particulières dans le pays. En 1969, sur 11 290 voitures produites, 4 230 sont des R4 berlines et 2 435 des R4 fourgonnettes. En janvier 1971, en conflit avec les autorités algériennes sur des impôts impayés depuis plusieurs années, Renault suspend les importations de pièces et la production cesse au printemps de la même année. Renault investira de nouveau en Algérie pour y fabriquer la Dacia Logan en 2014, dans une nouvelle usine financée à 50 % par l'État algérien.
En 1970, les représentants de Chrysler Europe, Citroën, Renault et Ford Europe créent « S.A.C.M.A. - Sociedade Angolana de Construcoes e Montagem de Automoveis » pour assembler des véhicules utilitaires à Luanda. La ventilation par marque n’est pas connue, le montage s’effectuant semble-t-il au coup par coup, en fonction des commandes. Environ 450 R4 fourgonnettes sont produites entre 1971 et 1975, et à peu près autant entre 1977 et 1980, plus quelques berlines. En 1981, la production est transférée dans les installations plus modernes des établissements FAGOL.
En 1962, la direction régionale Renault-Afrique crée une filiale dédiée au montage, la SAFAR (de) - Société Africaine de Fabrication des Automobiles Renault. L’usine, située près du port d’Abidjan, assemble des camions légers, puis, dès la fin de l’année, des R4. La production va atteindre 3.000 unités, camions compris, en 1970. La moitié environ de la production est constituée de R4 mais les facilités douanières consenties aux produits français disparaissent à partir de 1972. Renault met fin à la SAFAR au milieu des années 1980.
L'usine C.F.A.O. (en) d'Accra qui avait lié des partenariats avec plusieurs constructeurs nippons (Toyota, Isuzu, Subaru…) va assurer de manière intermittente l'assemblage de petits autobus Saviem à partir de 1966. En 1969, l’usine débute le montage des R4 berlines et fourgonnettes. Renault, Peugeot et B.L.M.C. sont autorisés à construire une usine commune mais le projet ne verra jamais le jour. L'assemblage des R4 se poursuit jusqu'en 1978, à raison d’une centaine de voitures par an.
En 1960, Madagascar, devenu un État indépendant, tente de se doter d’une industrie automobile. Deux petits ateliers dotés de chaînes de montage apparaissent à Tananarive en 1962, l'ECAM - Entreprise de construction automobile malgache qui va assembler des Citroën 2CV à partir du 9 février 1962 et la SOMACOA - Société Malgache de COnstruction Automobile, dont la Régie Renault détient une participation minoritaire, commence l'assemblage de la R4 berline le 5 septembre 1962 et de la fourgonnette en 1967. Des camions et d’autres modèles de « tourisme » viendront plus tard, ainsi que des modèles Peugeot. Entre 500 et 1 000 Renault sont assemblées chaque année, en majorité des R4 (310 à 530 berlines et 50 à 150 fourgonnettes selon les années). Mais en 1981, la situation économique conduit le gouvernement à suspendre toute licence d’importation. Renault ferme l’usine, en accord avec son partenaire.
En août 1966, la SOMAR - SOciété Marocaine des Automobiles Renault - obtient l’autorisation de faire assembler, à côté de véhicules d’autres marques, des voitures Renault et des camions Saviem par la SOMACA - SOciété MArocaine de Constructions Automobiles -, entreprise d’économie mixte fondée en 1959 par Fiat et sa filiale française Simca. La SOMACA dispose d'une usine récente et moderne implantée à Aïn Sebaa dans la banlieue de Casablanca. En 1971, Renault installe sa propre ligne d’assemblage au sein du site. La production de cette usine pour Renault Maroc atteint son point culminant en 1975 avec 13.000 voitures. Entre 1966 et 1971, presque 33.000 R4 berlines et 11.000 fourgonnettes ont été assemblées au Maroc. En 1979, l'assemblage de la R12 commence mais la R4 restera présente sur les chaînes jusqu'en 1994.
En 1969, la Régie Renault conclut un accord avec la filiale locale de General Motors pour l’assemblage de la R4 dans son usine de Kinshasa. L'accord ne durera que très peu de temps.
Le , la S.T.I.A. - Société Tunisienne d’Industrie Automobile, est fondée à Sousse[52], détenue par l’État tunisien (60%) et Renault (40%). Au début, l'usine monte des camions Renault. En janvier 1964, le montage de véhicules légers débute sur ce site. C’est la R4, berline et fourgonnette, qui est choisie. Le premier exemplaire « tombe de chaîne » le 28 juillet 1965. C'est la première voiture particulière construite en Tunisie. La R4 est baptisée « R 4 Monastir » par le président Habib Bourguiba, du nom de sa ville natale. La production varie entre 150 et 800 exemplaires annuels, avec une forte majorité de fourgonnettes, jusqu'à 9/10èmes. La production maximale est atteinte en 1980 avec 1.625 voitures. En 1967, la STIA se tourne vers les véhicules industriels et noue de nouveaux partenariats avec Fiat V.I. & Bus et Van Hool. En 1981, le gouvernement tunisien décide de mettre fin au monopole de la S.T.I.A. dans la construction de voitures particulières et lance une consultation auprès de plusieurs constructeurs. En 1983, l'usine Renault de Mateur verra le jour. La R4 n’y sera plus produite, mais elle aura contribué à motoriser la Tunisie.
Dans les années 1970, Renault tente des faire assembler la R4 dans les ateliers de la Willowvale Motor Industry à Salisbury, une ancienne usine Ford qui assemble des Alfa Romeo. L'usine va assembler 2.973 Renault en 1974 dont 1.412 R4, contre 230 en Afrique du Sud. Dans ce payx, la R4 surnommée « la voiture de Oui-Oui » a été adoptée par les gardes nationaux qui patrouillent dans les réserves. À partir de 1975, la guerre civile s’intensifie. En août 1978. l'ONU dénonce les 593 sociétés contrevenant aux règles de boycott édictées par le Conseil de sécurité. Renault cesse son activité en 1979. Après l’indépendance du pays, renommé Zimbabwe, la R5 va refaire une timide apparition mais pas la R4, dont on estime la production locale à 6.200 exemplaires environ.
En , Renault évoque un possible retour de la 4L en électrique [53],[54]. Le magazine Auto Express a présenté la nouvelle Renault 4 (mais ce sera un SUV électrique) sous forme de véhicule de présérie[55].
Renault officialise la présentation d'un concept car de "nouvelle Renault 4L électrique" au Mondial de l'automobile de Paris 2022, avec le concept 4Ever. La commercialisation de ce futur SUV électrique est prévue pour 2025. La nouvelle Renault 4 partagera sa base, qui sera une variante revue de celle de la Clio, avec la nouvelle Renault 5[56].
La Renault 4 est jouables dans quelques jeux :
Elle apparait également dans d'autres jeux vidéo en servant de décor, sans être jouable :
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