La Porsche 911 (993) est la quatrième génération de Porsche 911, sportive de prestige développée par le constructeur automobile allemand Porsche. Dernière version de la série 911 à posséder le moteur boxer dans sa configuration d'origine, c'est-à-dire avec un refroidissement à air, le six-cylindres à plat a connu de nombreuses évolutions depuis sa première version en 1965. La cylindrée de 3,6 L reste identique à la version précédente équipant la série 964 tout en gagnant 23 ch et il est désormais associé à une boîte de vitesses à six rapports. De nombreuses améliorations électroniques apparaissent également, dans la gestion du moteur, les aides à la sécurité active (anti-patinage).
Pour un article plus général, voir Porsche 911.
Porsche 911 (993) | ||||||||
![]() Porsche 911 (993) Targa | ||||||||
Marque | ![]() |
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Années de production | 1993 - 1998 | |||||||
Production | 68 881 exemplaire(s) | |||||||
Classe | Sportive de prestige | |||||||
Usine(s) d’assemblage | Stuttgart (![]() |
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Moteur et transmission | ||||||||
Énergie | Essence | |||||||
Moteur(s) | 6 cylindres à plat | |||||||
Position du moteur | Longitudinale arrière | |||||||
Transmission | Propulsion ou Intégrale | |||||||
Châssis - Carrosserie | ||||||||
Carrosserie(s) | Coupé Cabriolet Targa |
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Dimensions | ||||||||
Longueur | 4 260 mm | |||||||
Largeur | 1 735 mm | |||||||
Hauteur | 1 311 mm | |||||||
Empattement | 2 272 mm | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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Pour beaucoup de porschistes, cette série 993 reste la dernière « vraie » 911, associant le design inimitable de la 911 à son fameux moteur six cylindres à plat refroidi par air.
Sa production a duré cinq ans, de 1993 à 1998. La génération suivante, portant le nom de code 996, commence sa carrière dès 1997.
À la fin des années 1980, le constructeur de Stuttgart connaît une situation contrastée.
L’héritage de la présidence d’Ernst Fuhrmann, PDG de Porsche de 1972 à 1981, se retrouvait dans les trois modèles disponibles à la vente, la 944 représentant l’entrée de gamme, la 928, une GT à moteur V8 et la 911. La 928 était destinée à remplacer la 911 vieillissante, dont la commercialisation de la deuxième génération avait débuté en 1974 et dont les solutions techniques étaient toujours les mêmes (moteur à plat en porte-à-faux arrière et refroidissement par air) que la Porsche 356 de 1948.
La présidence de Peter Schutz, de 1981 à 1987, verra un important développement des ventes outre-Atlantique, notamment grâce au taux de change favorable entre le Deutsch Mark et le Dollar ainsi qu’au succès commercial de certaines déclinaisons, comme la 911 cabriolet. Alors que la précédente présidence avait programmé d’arrêter la production de la 911 en 1981, Schutz, après avoir analysé les chiffres de vente avec le service financier de Porsche, décida maintenir la 911 dans la gamme[1].
Malgré cette réussite commerciale, le krach d'octobre 1987 affectera la vente de voitures sportives dont celles de Porsche. En 1987, la production s’établissait à 48 520 véhicules et s'effondra à seulement 15 737 véhicules deux ans plus tard[2]. Il s’ensuivit une période de changement à la tête de Porsche. Schutz quittera le constructeur, Hellmut Bott, directeur de la recherche et du développement, partit à la retraite et Anatole Lapine, directeur du style, prit également sa retraite après un conflit avec la direction[3].
Il est donc demandé à Ulrich Bez, ayant déjà travaillé chez Porsche avant de rejoindre BMW, de prendre la tête du département recherche et développement et compétition en 1988, en remplacement de Helmutt Bott. La nouvelle direction, menée par Heinrich Branitski, lui demanda de renouveler la gamme avec un budget restreint[2].
En septembre 1988, lors de la présentation de la 964, Branitski annonça à ses équipes qu'ils avaient devant eux la 911 des vingt-cinq prochaines années, ce qui, bien qu'étant rassurant pour la pérennité du modèle, suscitait des inquiétudes en interne chez les ingénieurs qui y voyaient une absence de volonté de développement[4].
Ulrich Bez, de son côté, voulait que la gamme comprenne une berline, mais le coût de développement incontrôlé de ce projet qui portera le nom de code 989 poussa Bez vers la sortie en 1991. Durant ses années en tant que directeur du département recherche et développement, alors qu’il était appelé à réaliser un modèle remplaçant la 911, il préféra conserver le concept de la 911 pour en faire un modèle dans l'air du temps et compétitif[5].
Ulrich Bez avait aussi nommé Horst Marchart responsable du développement des nouveaux véhicules lors de son arrivée. Marchart était néanmoins conscient des limites de la 911, notamment en ce qui concerne sa motorisation. Le refroidissement à air, très coûteux car développé spécifiquement pour ce modèle, atteignait également ses limites en termes de performance. En effet, la nécessité d’avoir des ailettes de refroidissement au niveau de la culasse empêchait l’usage de plus de deux soupapes par cylindre. Il avait donc été décidé dès lors d’utiliser un moteur plus conventionnel, utilisant un système de refroidissement liquide. Le développement de la 993 ayant déjà commencé, il s’est avéré impossible de faire rentrer le nouveau système de refroidissement dans la coque de cette nouvelle 911[6].
La 911 série 993 est commercialisée le , le département marketing n'ayant visiblement pas choisi cette date au hasard (9/11/1993). Durant cette période, le succès de la 993 est vital pour Porsche car elle sera pratiquement la seule voiture à la vente pendant deux ans, la production des Porsche 944, 928 et 968 à moteur avant étant définitivement arrêtée. Le Roadster Boxster 986 à moteur central arrière ne sortira qu'en 1996, préfigurant la Porsche 996 qui sera présentée courant 1998.
Cette génération de 911 reste fidèle à l'architecture traditionnelle des générations précédentes. Le moteur reste en effet un 6 cylindres à plat refroidi par air, positionné en porte-à-faux arrière et repris de la précédente génération (964)[7]. Ce moteur, de type M64, est disponible en différentes configurations, de 3,6 L à 3,8 L de cylindrée, atmosphériques ou turbocompressés. Ces différentes versions présentent une course de 76,4 mm avec un alésage allant de 100 à 102 mm, la lubrification est assurée par carter sec. Le taux de compression s'établit à 11,3:1 pour les versions atmosphériques et à 8,0:1 pour les turbocompressées[8].
La distribution est assurée par deux arbres à cames en tête (un pour chaque banc de cylindres) actionnant un total de 12 soupapes. Afin d'assurer un allumage optimal, chaque cylindre est pourvu de deux bougies sauf pour les versions turbocompressées qui disposent d'un allumage plus classique.
Les premiers millésimes de Carrera et Carrera 4, de 1993 à 1995, disposent du moteur M64/05 (M64/07 pour l'Amérique du Nord) de 272 ch. Le moteur associé à la boîte Tiptronic portent le nom de code M64/06 (M64/08 pour l'Amérique du Nord). La puissance maximale est obtenue sur ces modèles à 6 100 tr/min tandis que le couple maximal, de 330 N m, l'est à 5 000 tr/min[8].
Avec l'arrivée de la Carrera RS en 1995, un nouveau moteur dérivé du M64/04 des 964 Carrera RS 3.8 fait son apparition. Ce M64/20 est réalésé à 102 mm, ce qui porte sa cylindrée à 3 746 cm3 et sa puissance à 300 ch. Il se différencie par la culasse qui, en plus de proposer de plus grosses soupapes, est équipée pour la première fois du système VarioRam qui permet de faire varier la longueur de la tubulure d'admission.
De 1995 à la fin de production en 1998, les Carrera et Carrera S (en deux ou quatre roues motrices), reçoivent une nouvelle évolution du M64 qui profite de l'admission variable VarioRam installée sur les Carrera RS. Le gain de puissance est de 13 ch, pour un total de 285 ch. Le couple est porté à 340 N m, obtenus 250 tr/min plus tard qu'auparavant[8].
L'année 1995 verra également l'arrivée des versions Turbo de la 911. Le moteur recevra deux turbocompresseurs soufflant à 0,8 bar sur la Turbo et 0,9 bar sur la Turbo S, produite à partir de 1997[8].
Entre 1995 et 1997, les versions GT recevront une nouvelle itération du bloc turbocompressé portant le code M64/60R. Sa puissance maximale passe à 430 ch à 5 750 tr/min. Les valeurs de couple et leur régime d'obtention sont identiques au M64/60 de la Turbo[8]. En 1998, la GT reçoit le moteur le plus puissant de cette génération de 911, le M64/60S de la Turbo S[8].
Code moteur | M64/05/06/07/08 | M64/20 | M64/21/22/23/24 | M64/60 | M64/60S | M64/60R |
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Modèle équipé | Carrera (1993-1995)
Carrera 4 (1994-1995) |
Carrera RS (1995-1996) | Carrera (1995-1998)
Carrera 4 (1995-1998) Carrera S (1996-1998) Carrera 4S (1995-1998) Targa (1995-1998) |
Turbo (1995-1998) | Turbo S (1997-1998)
GT (1998) |
GT (1995-1997)
Turbo S (Amérique du Nord) (1997-1998) |
Type | 6 cylindres à plat | 6 cylindres à plat | 6 cylindres à plat | 6 cylindres à plat | 6 cylindres à plat | 6 cylindres à plat |
Admission | Atmosphérique | Atmosphérique (VarioRam) | Atmosphérique (VarioRam) | Deux turbocompresseurs KKK K16 à 0,8 bar | Deux turbocompresseurs KKK K24.2 à 0,9 bar | Deux turbocompresseurs KKK K16 à 0,9 bar |
Cylindrée | 3 600 cm3 | 3 746 cm3 | 3 600 cm3 | 3 600 cm3 | 3 600 cm3 | 3 600 cm3 |
Alésage x course | 100 x 76,4 mm | 102 x 76,4 mm | 100 x 76,4 mm | 100 x 76,4 mm | 100 x 76,4 mm | 100 x 76,4 mm |
Distribution | 12 soupapes | 12 soupapes | 12 soupapes | 12 soupapes | 12 soupapes | 12 soupapes |
Lubrification | Carter sec | Carter sec | Carter sec | Carter sec | Carter sec | Carter sec |
Taux de compression | 11,3:1 | 11,3:1 | 11,3:1 | 8,0:1 | 8,0:1 | 8,0:1 |
Puissance | 272 ch (200 kW) | 300 ch (221 kW) | 285 ch (210 kW) | 408 ch (300 kW) | 450 ch (331 kW) | 430 ch (316 kW) |
Régime d'obtention | 6 100 tr/min | 6 500 tr/min | 6 100 tr/min | 5 750 tr/min | 6 000 tr/min | 5 750 tr/min |
Couple | 330 N m | 355 N m | 340 N m | 540 N m | 585 N m | 540 N m |
Régime d'obtention | 5 000 tr/min | 5 400 tr/min | 5 250 tr/min | 4 500 tr/min | 4 500 tr/min | 4 500 tr/min |
Régime maximum | 6 700 tr/min | 6 840 tr/min | 6 700 tr/min | 6 720 tr/min | 6 720 tr/min |
L'usine Porsche perpétue sur la nouvelle 911 les codes stylistiques des précédentes générations tout en continuant le travail commencé sur d’autres modèles de la marque, notamment la 928.
Harm Lagaay, alors directeur du style de la marque, désigne le designer britannique Tony Hatter pour réaliser le dessin de la quatrième génération de 911. L'intention de ce dernier est de corriger les défauts d’équilibre qu’il avait relevés sur la 964, tout en lui donnant un aspect plus naturel et musclé. Le dessin s’inspire de la nouvelle identité stylistique de la marque, dévoilée sur le concept-car Porsche Panamericana de 1989, avec des phares mieux intégrés à la carrosserie. L’ensemble se veut plus agressif et reprend les ailes arrière larges des précédents modèles en déclinaison « Turbo » sur l’ensemble de la gamme[9].
La structure du véhicule est modifiée pour permettre l’adaptation d'un système de suspension inédit. Par ailleurs, seuls les capots et les pavillons sont repris de la troisième génération[10].
Nom | Code | 1994 | 1995 | 1996 | 1997 | Visualisation |
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grandprixweiß | 92R / 908 | • | • | • | ||
schwarz | 741 / 747 | • | • | • | • | |
inidischrot | 84A / 80K | • | • | • | • | |
speedgelb | 12H / 12G | • | • | • | ||
rivierablau | 3AG / 39E | • | • | |||
amarantviolett | 3AH / 39D | • | • | |||
schwarz-perlcolor | 744 / 746 | • | • | • | • | |
nachtblau-perlcolor | 39C / 37W | • | • | • | ||
polarsilber-met. | 92M / 92E | • | • | • | ||
schiefer-met. | 23F / 22D | • | • | |||
irisblau-perlcolor | 39V / 39N | • | • | • | ||
aventuragrün-
perlcolor |
39S / 39R | • | • | • | ||
arenarot-perlcolor | 84S / 84R | • | • | • | ||
türkis-perlcolor | 25D / 25C | • | ||||
blautürkis | 3AS / 3AR | • | • | |||
firnweiß | 3AU / 3AT | • | ||||
pastellgelb | 12M / 12L | • | ||||
oceanblau-met. | 3AZ / 3AY | • | ||||
arktissilber-met. | 92U / 92T | • | ||||
zenitblau-met. | 3AX / 3AW | • | ||||
libelltürkis-met. | 25K / 25H | • | ||||
vesuvio-perlcolor | 40X / 40W | • | ||||
paladio-perlcolor | 555 / 554 | • |
La quatrième génération de la 911 se distingue par un nombre élevé de déclinaisons, proposant trois types de carrosseries (coupé, cabriolet et Targa) avec des puissances s'étalant de 272 à 450 ch.
Commercialisée début 1994 en version Carrera coupé et cabriolet 272 ch deux roues motrices, les versions Carrera 4 sont introduites à partir de l'automne de la même année. À partir de 1996, toutes ces versions passent à 285 ch.
La Porsche 911, avec cette version 993 Targa développée sur la base du cabriolet, abandonne provisoirement l'arceau et le toit escamotable manuellement (qu'elle retrouvera ultérieurement avec la Porsche 991) pour inaugurer un système automatique escamotant le toit panoramique en verre sous la lunette arrière. Cette dernière ne peut s'ouvrir pour permettre l'accès à l'arrière de l'habitacle (correction sera faite sur la version 996 Targa de 2002). Disponible fin 1995, la 993 Targa n'existe qu'en version 285 ch à deux roues motrices.
Présentée durant l'édition 1995 du Salon de Genève, la 911 Turbo dite « bi-turbo »[12] est un modèle capable de performances élevées grâce à son six-cylindres turbo-compressé et sa transmission intégrale.
D'une puissance de 408 ch, son moteur M64/60 de 3 600 cm3 est une évolution importante du M64/50 qui équipait la génération précédente de 911 Turbo. Les culasses sont maintenant forgées et l'allumage ne dispose plus que d'une bougie par cylindre. Les soupapes, désormais actionnées par des poussoirs hydrauliques, font appel au sodium pour leur refroidissement et couple piston/bielle est allégé. Afin d'encaisser la hausse de couple, le vilebrequin est renforcé. Un meilleur contrôle du cliquetis permet une augmentation du rapport volumétrique de 8,0:1 au lieu de 7,5:1 précédemment[13]. Néanmoins, l'évolution la plus notable concerne la suralimentation. Contrairement au M64/50 qui ne disposait que d'un turbocompresseur KKK K27[13], ce nouveau moteur dispose de deux petits K16 montés en parallèle et soufflant à 0,8 bars[14] et disposant chacun de leur échangeur[15]. L'usage de plus petits turbocompresseurs couplés à des wastegates permet d'améliorer le temps de réponse du moteur à bas régime[13].
La déclinaison Turbo se distingue des versions atmosphériques par son bouclier avant spécifique comportant des ouïes supplémentaires sur sa partie inférieure servant au refroidissement des freins. La différence la plus notable se situe néanmoins à l'arrière avec un aileron fixe imposant permettant d'abriter les deux échangeurs du circuit de suralimentation.
Les roues, chaussées de pneus en 225/40ZR18 sur des jantes de 8Jx18" à l'avant et 10Jx18" à l'arrière avec des pneus en 285/30ZR18, sont spécifiques à cette version. Les jantes en alliage d'aluminium, portant le nom de Technologie, sont fabriquées selon le procédé de moulage sous-pression[16]. Porsche a pu concevoir des branches creuses pour la jante permettant de diminuer leur masse de 20 % par rapport à des jantes de Carrera S[17]. Le moyeu et les cinq branches de la jante sont ensuite soudés par friction[17].
Pour l'année modèle 1997, Porsche dévoile une version encore plus performante de la Turbo, dénommée Turbo S. Proposée par Porsche Exclusive Manufaktur au prix de 304 650 DM[18], la S se différencie visuellement du modèle de base par les éléments de carrosserie de l'option Aerokit II, à savoir des boucliers avant et arrière spécifiques, un aileron fixe biplan et des entrées d'air sur les ailes arrière servant au refroidissement des échangeurs[19].
Le moteur évolue grâce à l'arrivée de deux turbocompresseurs K24.2 soufflant à 0,9 bars et une nouvelle gestion électronique[20]. Fort de 450 ch (424 pour l'Amérique du Nord en raison des normes anti-pollution), il porte le nom de code M64/60 S[21].
La Turbo a été produite à 5 978 exemplaires, auxquels se rajoutent 345 Turbo S[14].
Turbo | Turbo S | |
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Moteur | 6-cylindres à plat (M64/60) | 6-cylindres à plat (M64/60 S) |
Admission | Deux turbocompresseurs KKK K16 à 0,8 bars | Deux turbocompresseurs KKK K24.2 à 0,9 bar |
Cylindrée | 3 600 cm3 | 3 600 cm3 |
Alésage x course | 100 mm x 76,4 mm | 100 mm x 76,4 mm |
Distribution | 12 soupapes | 12 soupapes |
Lubrification | Carter sec | Carter sec |
Taux de compression | 8,0:1 | 8,0:1 |
Puissance | 408 ch (300 kW) | 450 ch (331 kW) |
Régime d'obtention | 5 750 tr/min | 6 000 tr/min |
Couple | 540 N m | 585 N m |
Régime d'obtention | 4 500 tr/min | 4 500 tr/min |
Régime maximum | 6 500 tr/min | 6 720 tr/min |
Transmission | Intégrale avec viscocoupleur | Intégrale avec viscocoupleur |
Boîte de vitesses | Manuelle à 6 rapports | Manuelle à 6 rapports |
Poids | 1 500 kg (DIN) 1 575 kg (CEE) | 1 500 kg (DIN) 1 575 kg (CEE) |
Accélération | 0 à 100 km/h en 4,5 s | 0 à 100 km/h en 4,4 s |
Vitesse maximale | 290 km/h | 300 km/h |
Consommation (Mixte) | 15,7 l/100 km |
Commercialisées de 1996 à 1998 pour la 4S et de 1997 à 1998 pour la S[22] (également connue sous l'appellation 2S), cette version disponible uniquement en coupé pourrait passer pour une Carrera à laquelle auraient été ajoutés des éléments de carrosserie et de finition pour aboutir à une version proche de la Turbo. Dans les faits, il s'agit plutôt d'une Turbo dépouillée de son moteur et de son aileron (et de sa transmission pour la deux-roues motrices naturellement). Elle conserve les ailes élargies, le châssis, les jantes, les pare-chocs et bas de caisse spécifiques à la Turbo mais le tout animé par le flat-six de 285 ch.
Esthétiquement, les Porsche S et 4S se différencient par des détails cosmétiques (étriers de frein noirs pour la S, rouges pour la 4S, etc) et surtout et pas des moindres, par un aileron à ouverture automatique à double grille[23] pour la S (très recherché par les puristes de la marque), à simple grille pour la 4S. Ces deux modèles restent encore des références en termes d'élégance[24] et de sensualité des galbes parmi tous les modèles de la production Porsche. Certains observateurs y voient l'expression du concept « Turbo Look », les 993 S et 4S reprenant les spécificités stylistiques de leur prédécesseur, le modèle 993 Turbo[23]. Bien que d'un niveau de prestation (puissance, etc) inférieur à celui de la Turbo, les plaçant ainsi en milieu de gamme après la Carrera, les 993 Carrera S et 4S ont été commercialisées après la Turbo, les concepteurs souhaitant satisfaire une clientèle qui ne resterait pas insensible aux ailes élargies, très en vogue à l'époque.
En 1995, Porsche Exclusive produit à quatorze exemplaires une déclinaison cabriolet de la 911 Turbo[25]. Techniquement plus proche d'une 964 Turbo que d'une 993 Turbo, il s'agit dans les faits d'une 993 Carrera Cabriolet à deux roues motrices, ailes étroites et équipée d'un moteur de 964 Turbo 3.6 de 360 ch.
Il s'agit probablement de la version le plus confidentielle de la série 993, Porsche n'ayant jamais officiellement reconnu la fabrication de cette voiture à l'exception du modèle unique en version étroite offerte à Ferdinand Alexander Porsche, fondateur du studio Porsche Design, à l'occasion de son 60e anniversaire en 1995. Elle est construite en combinant une 993 Carrera 2 Cabriolet vert profond et les éléments spécifiques au Speedster (pare-brise, bosselage, etc.) directement repris de la 964.
En 2001, un deuxième véhicule est sorti du département Porsche Exclusive à la suite d'une commande spéciale de l'acteur américain Jerry Seinfeld, sur base d'un cabriolet gris argent de 1998 avec les spécifications S.
Présentée en au Salon d'Amsterdam, cette version destinée à l'homologation de la 911 en compétition est dotée d'un flat-six réalésé à 3 746 cm3, portant sa puissance à 300 ch. Dérivé du M64/04 des 964 Carrera RS 3.8, ce M64/20 s'en différencie au niveau de la culasse qui, en plus de proposer de plus grosses soupapes, est équipé pour la première fois du système VarioRam qui permet de faire varier la longueur de la tubulure d'admission, jouant ainsi sur les valeurs de couple et de puissance selon les régimes. Il est couplé à la boîte de vitesses à 6 rapports G50.31 de chez Getrag[26] et en Suisse uniquement, à la G50.33[27], une version à rapports allongés pour satisfaire aux normes sonores du pays. Cependant, c'est la légèreté qui distingue la Carrera RS des autres versions. Avec un poids à vide de 1 270 kg[28], la RS affiche 100 kg de moins qu'une Carrera de base grâce, entre autres, à un vitrage plus fin faisant gagner 5 kg. La vitre arrière ne comporte pas de dispositif de désembuage. Dans l'habitacle, la moquette devient moins épaisse, le coffre en est dépourvue et les contre-portes sont allégées. À l'extérieur, l'acier du capot avant fait place à l'aluminium qui permet d'économiser 7,5 kg[29].
La RS affirme son caractère sportif avec l'adoption de suspensions plus basses de 30 mm à l'avant et de 40 mm à l'arrière. Elles sont reliées à la caisse par des rotules sphériques. Une barre anti-rapprochement placée entre les deux coupelles d'amortisseurs rigidifie le train avant. Les barres antiroulis sont réglables selon cinq positions pour l'avant et trois pour l'arrière. Les freins, empruntés à la Turbo, sont équipés d'étriers à quatre pistons et de disques de 322 mm de diamètre. La RS est également équipée d'un différentiel à glissement limité taré à 40 % en accélération et 65 % au freinage. Les jantes en trois parties Speedline sont fabriquées en alliage d'aluminium. Les jantes avant, de 8Jx18", sont chaussées de pneus en 225/40ZR18 et les jantes arrière, en 10Jx18", sont équipées de pneus en 265/35ZR18[30].
Porsche propose une version encore plus sportive de la Carrera RS, la Clubsport. Elle est présentée en 1995 aux côtés de la Turbo au Salon de Genève et porte le nom de RSR au Royaume-Uni[26]. L'allègement passe par la suppression des vitres, des rétroviseurs électriques et de la condamnation centralisée. Dans l'habitacle, les deux sièges baquets Recaro et l'absence de banquette arrière allègent la voiture de 30 kg. Les airbags, l'équipement audio et les essuie-glaces intermittents disparaissent. L'éclairage est simplifié tandis qu'un arceau de sécurité fait son apparition. Porsche réduit la contenance du bocal de lave-glace de 6,5 à 1,2 L. À l'extérieur, le système de lave-phares est supprimé et la Clubsport se dote d'un bouclier avant plus agressif et de l'aileron des versions Cup[30]. Elle ne bénéficie pas d'évolution au niveau du moteur mais utilise une boîte de vitesses différente, la G50.32[27], dont les trois derniers rapports ainsi que la denture des engrenages sont modifiés. L'embrayage est remplacé par un modèle plus adapté à la compétition[26]. Cette version est vendue uniquement à l'usine pour 164 700 DM[31]. 1 241 Carrera RS furent produites dont 227 Clubsport[32].
Source : « Brochure officielle Porsche 911 Carrera RS[28] »
Carrera RS | |
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Moteur | 6-cylindres à plat (M64/20) |
Admission | Atmosphérique |
Cylindrée | 3 746 cm3 |
Alésage x course | 102 mm x 76,4 mm |
Distribution | 12 soupapes |
Lubrification | Carter sec |
Taux de compression | 11,3:1 |
Puissance | 300 ch (221 kW) |
Régime d'obtention | 6 500 tr/min |
Couple | 355 N m |
Régime d'obtention | 5 400 tr/min |
Régime maximum | 6 840 tr/min |
Transmission | Propulsion |
Boîte de vitesses | Manuelle à 6 rapports |
Poids | 1 270 kg |
Accélération | 0 à 100 km/h en 5 s |
Vitesse maximale | 277 km/h |
Consommation (Mixte) | 12,4 l/100 km |
Le modèle GT est la version routière de la Porsche 911 GT2 engagée en compétition. À mi-chemin entre une Carrera RS et une Turbo, elle est un compromis entre légèreté et puissance ( 1 150 kg à vide pour 450 ch sur les roues arrière pour la dernière version)[33].
La 993 GT se distingue du reste de la gamme par ses élargisseurs d'ailes rivetés en fibre de verre, un aileron biplan et des pare-chocs répondant aux exigences mécaniques et aérodynamiques. L'intérieur rappelle la Carrera RS mais avec des sièges arrière et tous les équipements de la Turbo. En option, tous ces équipements peuvent disparaître et, comme sur la RS, le « Club Sport Pack » propose arceau, baquets Recaro avec harnais six-points, coupe-circuit, extincteur, etc. La 993 GT est homologuée pour la route mais le circuit reste son terrain de prédilection.
La 911 GT1 est la réponse de Porsche à la domination en championnat BPR de McLaren qui le remporte lors des éditions 1995 et 1996 et à la présence de Ferrari qui y engage des F40. Le constructeur allemand, représenté par de nombreuses 911 GT2 et RSR, ne fait pas le poids face à ses concurrents.
En 1996, la réglementation FIA pour la catégorie GT1 impose de construire un minimum de vingt-cinq voitures pour un usage routier afin de pouvoir prétendre à l'homologation de la voiture de course dans cette catégorie.
Les ingénieurs de Porsche conçoivent ce modèle dans l'urgence, en 243 jours seulement. Ils ne sont pas partis d'une feuille blanche, toute la partie avant de la coque de la 993 ayant été réutilisée et la partie arrière, bien qu'inédite, s'inspire du châssis tubulaire de la 962. Il est important pour Porsche de pouvoir réutiliser l'avant d'un modèle de série car la version d'homologation routière doit impérativement réussir le crash test.
Afin d'assurer l'homologation des châssis de course, Porsche produit, entre 1996 et 1998, 23 exemplaires de ce modèle autorisé sur route. Seuls 21 exemplaires, reprenant l'identité visuelle extérieure (notamment par des emprunts directs au niveau des blocs optiques avant et arrière, répéteurs de clignotants et poignées de portes) de la cinquième génération[34], seront disponibles à l'achat à partir de mai 1998 au prix de 1 550 000 DM. Deux exemplaires de pré-série, produits en 1996, subsistent avec l'identité stylistique de la quatrième génération. Ces véhicules, tous deux peints en blanc, sont destinés à des fins de développement et portent respectivement les numéros de châssis WP0ZZZ99ZWS396001 et WP0ZZZ99ZWS396002. Ils se distinguent visuellement au niveau du bouclier avant qui présente des encoches pour y loger des phares additionnels pour le premier châssis, alors que le bouclier du deuxième châssis en est exempt.
Source : « Sport-Auto no 427[35] »
GT1 | |
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Moteur | 6-cylindres à plat (M96/82) |
Admission | Deux turbocompresseurs KKK K27.2 |
Cylindrée | 3 163 cm3 |
Alésage x course | 95 mm x 74,4 mm |
Distribution | 24 soupapes |
Lubrification | Carter sec |
Taux de compression | 9,5:1 |
Puissance | 544 ch (400 kW) |
Régime d'obtention | 7 000 tr/min |
Couple | 600 N m |
Régime d'obtention | 4 250 tr/min |
Régime maximum | 7 500 tr/min |
Transmission | Propulsion |
Boîte de vitesses | Manuelle à 6 rapports |
Poids | 1 150 kg |
Accélération | 0 à 100 km/h en 3,9 s |
Vitesse maximale | 306 km/h |
Consommation (Sportive) | 22 l/100 km |
La 993, comme ses prédécesseurs, a été déclinée en plusieurs versions courses exclusivement destinées à un usage sur circuit. De multiples déclinaisons sont ainsi sorties des chaînes de production, afin de répondre aux règles imposées en compétition.
Construite en 147 exemplaires, la 993 Cup succède à la 964 Cup en 1994. Voiture dédiée à la piste, elle développe 310 ch pour une cylindrée de 3,8 litres et pour un poids de 1100 kg. Une version de 315 ch est construite de 1996 à 1997 en 69 exemplaires.
D'une puissance de 350 ch et d'une cylindrée de 3,8 litres, la Porsche 993 RSR succède à la 964 RSR en 1997. Destinée à la course dans la catégorie GT3, elle est produite en 30 exemplaires.
La première 911 GT1, produite en 1996, était basée sur la 911 type 993 dont on retrouve les phares et les feux arrière, le tableau de bord et la partie avant de la coque. En 1997, elle adopte les phares de la 911 type 996.
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