La Lancia Aurelia est une voiture de sport GT du constructeur automobile italien Lancia. Motorisée avec le premier moteur V6 de série du monde[1], elle est présentée au salon de l'automobile de Turin 1950, et construite en plusieurs versions, à 18419 exemplaires, jusqu'en 1958. Cette automobile de collection mythique[2] est victorieuse de nombreuses compétitions de rallyes avec la Scuderia Lancia, et championne du monde de Formule 1 en 1956 avec sa version Formule 1 Lancia D50-Ferrari D50, avec Juan Manuel Fangio de la Scuderia Ferrari.
Pour les articles homonymes, voir Lancia (homonymie) et Aurelia.
Lancia Aurelia | ||||||||
![]() Lancia Aurelia B24 Spider Pininfarina (1955) | ||||||||
Marque | ![]() |
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Années de production | 1950 à 1958 | |||||||
Production | 18 419 exemplaire(s) | |||||||
Classe | Voiture de sport GT | |||||||
Moteur et transmission | ||||||||
Énergie | Essence | |||||||
Moteur(s) | Premier V6 de série du monde | |||||||
Position du moteur | Longitudinal avant | |||||||
Cylindrée | 1 754 à 2 451 cm3 | |||||||
Puissance maximale | 56 à 75 ch | |||||||
Transmission | Propulsion | |||||||
Boîte de vitesses | 4 rapports | |||||||
Poids et performances | ||||||||
Poids à vide | 1 050 à 1 080 kg | |||||||
Vitesse maximale | 185 km/h | |||||||
Châssis - Carrosserie | ||||||||
Carrosserie(s) | Coupé Mario Boano-Ghia Cabriolet Pininfarina |
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Freins | 4 freins à tambours | |||||||
Dimensions | ||||||||
Longueur | 4 294 à 4 480 mm | |||||||
Largeur | 1 534 à 1 560 mm | |||||||
Hauteur | 1 360 à 1 500 mm | |||||||
Empattement | 2 650 à 2 850 mm | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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Ce modèle emblématique de la marque est conçu par Gianni Lancia (en) (fils héritier du fondateur de la marque Vincenzo Lancia), par l'ingénieur en mécanique et chef-designer Lancia Vittorio Jano, et par le designer Mario Boano de Ghia[3],[4],[5].
Son nom est inspiré de la Via Aurelia, voie romaine reliant Rome et la Côte d'Azur en France.
Pour succéder à ses premiers moteurs V4 Lancia (en) de 1922, la première version B10 est une berline quatre portes et cinq ou six places, motorisée par le premier moteur V6 de série du monde, ouvert à 60°, entièrement en aluminium, alésage de 70 mm, course de 76 mm, cylindrée de 1 755 cm3 (1,8 à 2,5 L) pour une puissance de 56 ch à 4 400 tr/min. La version cabriolet B50 est dessinée et réalisée par le designer Pininfarina[6].
La Lancia Aurelia est considérée comme un chef-d'œuvre automobile mythique des années 1950. Remplaçante des Lancia Aprilia de 1937, elle concurrence directement, par son luxe et son confort, entre autres les moteurs 4 et 6 cylindres en ligne de Mercedes-Benz 300 SL, Alfa Romeo 1900, Maserati A6, Aston Martin DB2, Jaguar XK120, Austin-Healey 100, Porsche 356, Chevrolet Corvette C1, Nash-Healey, Kaiser Darrin, ou Alpine A106 de l'époque... Elle inspire les études de Lancia Florida I et II de 1955.
Après avoir intégré la Scuderia Lancia à la Scuderia Ferrari en 1955, et remporté le Championnat du monde de Formule 1 1956 avec Juan Manuel Fangio, sur Ferrari D50, Enzo Ferrari recrute Vittorio Jano pour concevoir son moteur V6 Dino-Ferrari emblématique de 1965, en particulier de ses Dino 206 GT, Dino 246 GT/GTS, et de Formule 1 Ferrari Dino 196 S et Ferrari 156 Scuderia Ferrari, repris par les Lancia Stratos de 1973 (autre modèle sportif mythique de la marque Lancia, multiple champion du monde de rallye).
Gianni Lancia (en) fonde officiellement la Scuderia Lancia en 1952, avec cette Lancia Aurelia, premier modèle de la marque à obtenir d'importants et nombreux succès sportifs internationaux, après les résultats prometteurs des Lancia Aprilia cependant gâchés par les années de Seconde Guerre mondiale. Les qualités de la voiture se vérifient dès ses premières participations, avec la très placide version B10 (au moteur de 1 755 cm3), mais le succès ne devient éclatant qu'en 1951, avec la version B20 Coupé 2 litres. Dès lors s'enchaînent les succès des B21 et, en 1953, des versions B20 à moteur 2,5 litres[7], suivies des versions compétition Lancia D20 (it), Lancia D23 (it), et Lancia D24 (it), à moteurs de 2,7 et 3 L de cylindrée et carrosseries Pininfarina.
La Lancia Aurelia domine quasiment sans partage le monde transalpin des courses sur route durant la première moitié des années 1950, dès 1951.
En 1954 la Scuderia Lancia présente la Lancia D50 (ou Ferrari D50), monoplace de Formule 1, dérivée de la berline Aurelia, pour contrer la domination des Flèches d'Argent Mercedes de l'époque.
Équipée d'un moteur V8 2 500 cm3 de 253 ch, elle est pilotée par Alberto Ascari au Grand Prix automobile d'Espagne en . Après un départ en pole position, il s'adjuge le record du tour mais est contraint à l'abandon à la suite d'un incident de course. Au volant de cette monoplace, il remporte les GP de Turin et GP de Naples, mais pour une raison inconnue, sa voiture sort de la piste et tombe dans la mer au Grand Prix automobile de Monaco du . Lancia, alors en faillite, suspend toute participation en Formule 1 et cède ses moteurs à la Scuderia Ferrari qui remporte le Championnat du monde de Formule 1 1956 avec Juan Manuel Fangio, sur Ferrari D50.
Première et seconde série, dates de commercialisation :
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Production totale 18 419 exemplaires :
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Elle apparaît au cinéma en 1956 dans le film culte des années 1950 Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim, aux mains du milliardaire interprété par Curd Jürgens qui tente de séduire Brigitte Bardot en vain, avec une Lancia Aurelia B24 cabriolet à Saint-Tropez.
Une B24 spider cabriolet est utilisée pour le road movie culte du cinéma italien des années 1960, Le Fanfaron de Dino Risi en 1962.
Le même modèle, en état de décrépitude avancée, figure dans le film italien de Dino Risi Primo Amore avec en vedette Ugo Tognazzi et la toute jeune Ornella Muti.
Le dessinateur de bande dessinée Hergé s'inspire de sa propre Aurélia B20 Coupé, pour la dessiner dans L'Affaire Tournesol (Les Aventures de Tintin) : Cartoffoli di Milano, Arturo Benedetto Giovanni Giuseppe Pietro Archangelo Alfredo, stéréotype caricatural du chauffard italien, renverse le Capitaine Haddock au volant de sa B20 coupé sport, puis se lance avec Haddock et Tintin à la poursuite des kidnappeurs de Tournesol, qu'il rattrape et coince grâce à une « savantissime queue de sardine » après avoir semé la panique dans le marché dominical du village frontalier de Cervens, en proclamant fièrement que les conducteurs italiens sont les meilleurs du monde.
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